La migration en elle-même n’est pas un facteur pathogène. Autrement dit, elle n’est pas la cause directe de psychopathologies. Pour autant, on considère qu’elle est un facteur de vulnérabilité. En tant que déstabilisation de l’environnement de la personne, elle peut la fragiliser. Quel est le lien entre migration et santé mentale ?
Migration et santé mentale ne sont pas opposés ! Pourtant, la migration provoque un ensemble de modifications dans la vie de l’individu qui nécessitent une adaptation. La modification des différents repères de la personne peut être vécue de façon déstabilisante voire déstructurante. Ces modifications touchent de nombreux domaines tels que :
– l’environnement au sens large (climat, modalités relationnelles, façon de s’alimenter…)
– le langage et la communication (langue, manières de s’exprimer…)
– la perte du réseau social
– la modification du statut social ou professionnel
– la modification des rôles familiaux et genrés
– les modifications qui touchent aux pratiques religieuses
– les règlementations et lois
– la situation administrative de la personne
– les réactions des membres de la société d’accueil (dont la xénophobie et le racisme)
Ainsi, ce qui permettra à la personne de conserver une bonne santé mentale sera sa capacité à s’adapter et à donner du sens à cette nouvelle expérience. Toutefois, il faut garder en tête que la dégradation de sa santé mentale en situation migratoire n’a rien d’anormal. Ce n’est pas non plus le signe d’une faiblesse. Il est important d’être accompagné.e par un ou une professionnel.le formé.e si vous en ressentez le besoin !
A lire également :
-> Retrouvez l‘article du blog MobiliPsy sur la migration
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-> L’ebook MobiliPsy qui présente l’ensemble des concepts de base de la psychologie interculturelle
Source :
-> Thierry Baubet et Marie-Rose Moro (2013) Psychopathologie transculturelle. Elsevier Masson, Coll. Les âges de la vie